Les aiguilles contre le Tabac

 
 



L'utilisation de l'acupuncture pour aider au sevrage de l'opium est connue en Chine depuis des millénaires.

Ce traitement a été réintroduit milieu du XIXe siècle, avec la survenue des guerres de l'opium :

La première guerre de l'opium date de 1841 :

La compagnie des Indes orientales, qui avait le monopole du commerce entre l'Angleterre et la Chine, avait un problème : si elle payait fort cher le thé et les soieries importées de Chine, elle ne trouvait rien à vendre au chinois. Après avoir un temps essayé de leur vendre des cotonnades, l'honorable compagnie décida d’apporter dans l'empire du milieu de l'opium fabriqué en Inde.

À partir de 1810, alors que l'opium était interdit en Chine, les Anglais en déversèrent des caisses de 100 kg en contrebande. La population y prit goût, et l’on passa rapidement de 4000 en 1810 à 48000 pièces en 1838.

Ce trafic eu des conséquences néfastes avec la corruption des fonctionnaires et surtout les dégâts que provoquait la consommation de drogue sur la population. L'Empereur réagit en 1839, l'empereur Daoguang fit saisir 20 000 caisses d'opium, les fit brûler et ferma le commerce aux Anglais.

Ceux-ci ripostèrent et en 1841, envoyèrent 48 vaisseaux de leur marine bombarder Canton, attaquer les villes côtières jusqu'à ce qu'ils puissent signer un traité avec la Chine, en 1842. Cinq ports commerciaux furent ouverts aux étrangers qui disposèrent de concessions et laissèrent libre cours à l'importation d'opium.

Cette drogue fit des ravages parmi le peuple chinois.


Pour lutter contre ce fléau, les médecins chinois retrouvèrent les points d'acupuncture décrits des siècles auparavant et tombés dans l'oubli.


Si ces points donnèrent d'excellents résultats dans le sevrage des drogues, il a fallu attendre le début des années 70 en Europe pour que cette méthode soit adaptée pour le sevrage tabagique.

Le tabac n'est-il pas une drogue légale ?


Les points d'acupuncture dédiés à ce sevrage m’ont été appris en 1985, lorsque j'étais étudiante en acupuncture, par le Dr Jean Borsarello, Médecin Colonel de l'Armée de l'Air qui s’était très tôt intéressé à cette discipline lorsqu'il était affecté en Asie du Sud-Est dans les années 50.

Entre ses mains, ce traitement faisait miracle. Grâce à lui, je pratique quotidiennement cette méthode pour soulager les patients en demande de sevrage.

Cette technique, baptisée Chiapi, a été également actualisée par le Dr Yves Requena, et sujet d'une thèse soutenue à Marseille.

Cette méthode très efficace ne nécessite en général qu’une seule séance d’acupuncture, supprimant l’addiction.

Néanmoins, le corps gardant l’empreinte nicotinique pendant plusieurs mois après le sevrage,  un drainage des toxines par phytothérapie et homéopathie est pour ma part systématiquement prescrit en complément.

 


                                De la guerre de l’opium à la guerre du tabac